Pétition contre la
réforme « Belloc » du statut des
enseignants-chercheurs
Si le gouvernement semble avoir
provisoirement renoncé à modifier la loi d’orientation sur
l’enseignement supérieur de 1984 (avant-projet de loi
d’autonomie/modernisation), il n’en va pas de même de la
réforme du statut des enseignants-chercheurs, qui au même
titre que le LMD, semble relever des réformes techniques , sur
lesquelles il n’est pas nécessaire d’ouvrir le débat et
que l’on peut donc mettre en œuvre sans attendre.
C’est en avril dernier que Luc Ferry a confié
au premier vice-président de la CPU, et président de
l’université de Toulouse 1, le soin de faire des propositions de
modification du décret 84-431 portant statut des
enseignants-chercheurs. La lettre de mission fixait comme objectif de
valoriser les différentes missions des enseignants-chercheurs et
renvoyait au rapport d’Eric Espéret, commandé par Jack
Lang, pour l’identification de celles-ci.
Le rapport de Bernard Belloc a été
rendu public courant octobre, mais reste encore méconnu d’une
grande majorité des collègues. Sa tonalité
générale, comme les propositions qu’il porte sont
inacceptables. Elles appellent de notre part un refus et la
réitération d’un certain nombre de demandes,
jusque-là restées non satisfaites.
1) La tonalité générale du rapport est injuste
et outrageante
Alors que les tâches qui pèsent sur les
enseignants-chercheurs sont de plus en plus lourdes, du fait notamment
de l’évolution du public accueilli, du sous-encadrement
administratif et pédagogique, le rapport multiplie les
insinuations sur les obligations limitées des
enseignants-chercheurs. Bernard Belloc affirme ainsi que la seule
obligation est l’accomplissement des 192 heures équivalents TD
annuelles et sous-entend que les enseignants-chercheurs s’y cantonnent :
«sans incitations appropriées il n’y a aucune raison, dans
le secteur universitaire comme dans d’autres, de s’attendre à un
investissement massif et durable des personnels» nous dit-il page
3, après avoir indiqué que les mesures qu’il propose
permettront « la mobilisation efficace des personnels
enseignants-chercheurs », une façon de dire que ceux-ci
sont aujourd’hui peu mobilisés.
Ces propos, tendant à faire croire que les
enseignants-chercheurs ne travaillent que 192 heures par an, sont
proprement calomnieux. Ils peuvent semer le trouble dans l’esprit de
personnes éloignées du monde universitaire ; ils sont
inacceptables venant d’un professeur et ancien président
d’université. Dira-t-on que l’avocat ne travaille que le temps de
ses plaidoiries, le juge que le temps de ses audiences ? Il en va de
même des enseignants-chercheurs : les 192 heures ne sont que la
partie visible par le public de notre travail d’enseignant, et les
exigences de la transmission et de la production des connaissances
commandent un important travail de préparation, de documentation,
d’actualisation que le rapport passe sous silence. A cette charge
d’enseignement, vient s’ajouter le temps consacré à la
recherche et aux responsabilités administratives que les
enseignants-chercheurs assument malgré les difficultés et
les obstacles.
2) Une reconnaissance factice
Fort de ces préjugés qui semblent lui tenir
lieu d’analyse, Bernard Belloc fait une série de propositions
très précises, puisqu’elles indiquent comment le texte du
décret doit être reformulé. Des propositions qui ne
sont pas un simple toilettage technique mais remettent en cause le
statut et le métier d’enseignant-chercheur.
La reconnaissance proposée consiste d’abord en la
« clarification » des missions des enseignants-chercheurs.
Dans le rapport celles-ci participent de trois ordres: des
activités formelles d’enseignement (en formation initiale comme
en formation continue, en présence d’étudiants ou à
distance), des activités d’animation et de responsabilités
collectives, des activités de recherche enfin. Pour les
activités d’animation et de responsabilités collectives,
une liste nationale en serait dressée, dans le prolongement de
celle qui figure à la fin du rapport Espéret
La reconnaissance passe ensuite par l’évaluation
des activités de l’enseignant-chercheur, qui devra tous les deux
ans établir un rapport à destination de son chef
d’établissement. L’activité de recherche, quant à
elle, devra être certifiée. Trois niveaux de certification
sont ainsi distingués : un niveau « supérieur
», correspondant à l’IUF [3]; un niveau
intermédiaire, qualifié « d’intensif »,
« correspondant au dispositif de la prime d’encadrement doctoral
et de recherche»[4], enfin, un « niveau
minimal », baptisé « standard ». C’est à
partir du degré de certification à la recherche que vont
être définies les autres obligations des
enseignants-chercheurs en matière d’enseignement comme
d’animation et de responsabilités collectives.
La reconnaissance s’avère en réalité
factice, y compris pour la minorité d’enseignants
bénéficiaires d’une certification supérieure ou
intensive, à qui finalement on garantit au mieux le statu quo.
Leur service restera en effet défini autour d’activités
formelles d’enseignement et de recherche, les activités
d’animation et de responsabilités collectives ne leur
étant pas imposées. Mais le volume des activités
formelles d’enseignement devrait rester le même qu’aujourd’hui
(quoique le rapport Belloc renvoie sur ce point à un «
tableau d’équivalence horaire » fixé «
nationalement par voie réglementaire »), soit une
décharge de 2/3 du service d’enseignement pour les «
supérieurs », et 192 heures pour les « intensifs
», qui ne maintiennent pas en réalité le statu quo
puisqu’ils perdent, dans cette reconnaissance, la prime qu’ils
perçoivent actuellement.
Pour le reste des enseignants-chercheurs, les propositions
Belloc alourdissent considérablement les obligations de service.
C’est le cas de ceux qui obtiendront la certification
standard, à qui on demandera, en plus des activités
formelles d’enseignement et de recherche, la prise en charge d’au moins
une activité d’animation et de responsabilités
collectives. Les primes, largement symboliques d’ailleurs, actuellement
versées pour ce type de responsabilités seront
supprimées. Ces activités d’animation et de
responsabilités collectives pèseront très
inégalement sur les enseignants en fonction des moyens de leur
université. Dans les universités les moins bien
dotées, faute d’encadrement administratif, les
responsabilités seront de pures charges administratives ; de
plus, ces universités ont toutes les chances d’adopter la
fourchette basse [5] pour la cotation de ces
activités « collectives »: il sera difficile aux
enseignants concernés de poursuivre dans de bonnes conditions
leur activité de recherche, ce qui risque alors de menacer le
maintien de leur certification « standard ».
Mais la situation sera encore plus
détériorée pour tous ceux à qui l’on
refusera la certification standard et qui seront littéralement
sanctionnés par une augmentation de 96 heures de leurs
activités formelles d’enseignement, s’ils acceptent une
activité supplémentaire d’animation et de
responsabilités collectives, voire 192 heures dans le cas
contraire ( soit le même service qu’un PRAG : 384 heures
équivalent TD…donc 576 heures de TP). Cet alourdissement de la
charge d’enseignement a d’autant plus les caractéristiques d’une
sanction, qu’il empêchera dans les faits d’obtenir de nouveau la
certification standard. Comment imaginer en effet que les
enseignants-chercheurs, ainsi grevés de 96 ou 192 heures
additionnelles, puissent continuer à exercer une activité
de recherche ? Et quelle étrange conception de la
pédagogie que d’en faire la « sanction » pour ceux
dont on estime qu’ils ne font pas assez de recherche ?
La réforme proposée dégradera donc
les conditions de la recherche, et de l’enseignement de la plupart
des enseignants-chercheurs ; les seuls qui peuvent espérer en
tirer profit sont ces enseignants-chercheurs qui ont renoncé
à leurs ambitions de recherche, et surinvestissent dans
l’administration centrale de l’université (présidents,
vice-présidents, directeurs d’UFR). Au-delà de ce que
leurs décharges d’activités formelles d’enseignement
seront maintenues, des évolutions de carrière très
avantageuses leur sont effectivement proposées.
3) La remise en cause du métier
C’est donc le métier même
d’enseignant-chercheur, fondé sur l’association de ces deux
activités, avec l’idée que l’enseignement se nourrit de la
recherche, qui est remis en cause. On instaure en effet, à
côté des enseignants-chercheurs « certifiés
», une nouvelle catégorie pour le moins paradoxale, de
personnels, recrutés comme enseignants-chercheurs (en fonction
d’un dossier scientifique) devenant, au terme d’une évaluation
quadriennale, non chercheurs. Il y a là une façon de
généraliser encore un peu plus, après le recours
aux PRAG et aux PRCE, le statut d’enseignant non chercheur. Cette
politique est commandée par des considérations
budgétaires, de réduction du coût de l’enseignement.
C’est pour cette raison que l’on peut prévoir que le nombre de
ceux à qui l’on ne reconnaîtra pas le niveau standard de
recherche ne sera pas marginal. Bernard Belloc indique ainsi, page 7,
que « la non certification des activités de recherche d’un
enseignant-chercheur peut avoir des causes très diverses »
et illustre ce point au travers « des cas d’enseignants-chercheurs
isolés dans leur établissement d’affectation du point de
vue de leur thématique de recherche, ou encore
écartés d’un programme de recherche à la suite d’un
changement d’orientation scientifique de leur laboratoire, et plus
généralement toute situation particulière ».
L’éventail des cas de non certification des activités de
recherche est ouvert, et largement indépendant de la
qualité intrinsèque des travaux. On voit bien aussi que
les enseignants des disciplines non régies par le modèle
du « laboratoire » et/ou celui de la recherche du contrat
seront plus menacés d’une non certification. En d’autres termes,
les lettres et les sciences humaines semblent particulièrement
visées, là encore. De même, seront fragilisés
sous ce rapport les enseignants-chercheurs exerçant dans de
petites universités, dans des cursus s’arrêtant au niveau
du « L » du LMD : on fera valoir qu’ils n’ont pas
d’activité d’encadrement de la recherche (qui débute au
niveau du M), qu’ils ne sont pas dans un pôle d’excellence du
point de vue de la recherche… Certes, certains collègues peuvent
encore nourrir quelques illusions sur les intentions du projet, en
voyant que la certification est accordée par le CNU qui les a
déjà certifiés, à l’occasion de la
procédure de qualification, ou d’un changement de classe. Mais
que pourra faire le CNU si les certifications standard sont
contingentées (comme les passages en première classe ou en
hors classe) par voie de circulaire, après cette première
modification du décret ?
Dissociation de l’enseignement et de la recherche, mais
aussi, remise en cause de la notion même d’enseignement. La
redéfinition du service d’enseignement en «
activités formelles d’enseignement » n’est pas neutre.
Alors que la proposition de reformulation du décret de 1984
indique, tour à tour pour les activités d’animation et de
responsabilités collectives et pour les activités de
recherche, qu’elles s’inscrivent dans le cadre du service public, cette
référence au service public est curieusement
oubliée pour les activités formelles d’enseignement. Il
faut dire que la formation continue s’exerce déjà dans un
cadre très marchand. Mais il y a plus : la réforme du
statut est le levier nécessaire au développement de
l’offre de cours en ligne, généralement tarifés
à des prix de marché, comme dans le cas des
premières expériences de campus numériques (en
moyenne dix fois plus que les frais d’inscription demandés
à un étudiant en « présentiel »). Ce
développement est cependant aujourd’hui bridé, compte tenu
de ce que nombre d’enseignants refusent cette marchandisation de
l’enseignement, ou exigent des droits d’auteurs, quand ils acceptent de
participer à ces expérimentations. D’où la
modification proposée avec l’intégration, dans les
activités formelles d’enseignement, « des activités
d’enseignement utilisant les technologies de l’information et de la
communication » (p 11). La réalisation de supports de cours
internétisés ou cd-romisés, la maintenance de cours
en ligne, incluant aussi les échanges épistolaires avec
les « consommateurs » pourra désormais être
imposée au titre des obligations de service. C’est une
transformation fondamentale puisque, au-delà du caractère
vraisemblablement marchand de ce type de prestations, contraire à
l’éthos de la grande majorité des enseignants-chercheurs,
ces derniers perdent leur autonomie intellectuelle, en se voyant
dépossédés de la maîtrise de leur cours. Et
les conditions d’évaluation de ces nouvelles formes
d’intervention, à négocier au cas par cas, accentueront
encore cette tendance. Concepteur d’enseignements à distance,
l’enseignant-chercheur nouvelle formule (né du rapport Belloc)
sera assez proche de la figure du « médiateur
d’apprentissage » que la Commission européenne promeut [6]. L’enseignant devenu ce « médiateur
d’apprentissage », oriente, accompagne et surtout certifie. Une
activité de certification appelée à se
développer dans le cadre de la Validation des acquis de
l’expérience (certification par des diplômes de
l’enseignement supérieur de « compétences »
acquises à l’extérieur de l’université dans le
cadre d’expériences professionnelles, associatives, syndicales
voire domestiques, et « prescription »
d’éventuels compléments [7]) comme de la
Validation d’études (validation d’études effectuées
à l’extérieur du cursus en France ou à
l’étranger). Validations des acquis et des études qui
prennent une grande place dans le cadre du nouveau schéma LMD.
4) La fin du statut d’enseignant-chercheur
Les propositions de Bernard Belloc visent à
modifier le statut des enseignants-chercheurs ; en
réalité, elles se traduiront par une remise en cause de
l’idée même de statut.
Un statut, ce sont des droits et des obligations
définis nationalement pour les membres d’un corps, d’une
corporation. Le rapport Belloc fait éclater cette notion.
Le cadre national ne sera plus, si la réforme est
réalisée, qu’une réminiscence. Certes, il est bien
fait référence à une liste établie
nationalement pour les activités d’animation et de
responsabilités collectives. Mais leur cotation en heures
équivalent TD se fait sous forme de fourchettes, les
universités décidant librement, en fonction des
contraintes (en particulier financières) qui pèseront sur
elles, de se placer plus haut ou plus bas dans la plage de la
fourchette.
Les corps éclatent au terme de cette
réforme, notamment sous l’effet de la différenciation des
niveaux de recherche. Il y aura par exemple jusqu’à cinq
catégories de maîtres de conférences, trois de
maîtres de conférences chercheurs, deux de facto
considérés comme non chercheurs (l’une à 288
heures, l’autre à 384 heures). Leurs obligations de service
seront très différenciées, et ils ne seront
d’ailleurs plus évalués pour leur carrière par les
mêmes instances (l’IUF pour les « supérieurs »,
cette instance technocratique et à la légitimité
scientifique autoproclamée qu’est la Mission scientifique,
technique et pédagogique du ministère pour les «
intensifs », le CNU pour tous les autres)
Les enseignants-chercheurs, encore fonctionnaires certes,
seront désormais sous l’empire du contrat. Un contrat dont les
termes seront variables selon les universités, les disciplines,
les « personnalités » (beaucoup plus que la
qualité scientifique ou l’investissement pédagogique), la
proximité du président d’université qui cesse
d’être le primus inter pares pour devenir le manager de la petite
entreprise universitaire, renforçant de fait son contrôle
sur l’enseignement et la recherche de ses anciens pairs.
Certes, sous le régime du contrat, les
écarts de condition entre enseignants-chercheurs se creuseront,
mais aucun enseignant-chercheur ne sera véritablement gagnant, la
condition moyenne se dégradant. Mais au-delà des
considérations corporatistes, aussi légitimes que celles
portées par d’autres professions, c’est aussi la qualité
de l’enseignement donné au plus grand nombre, comme la
diversité et la richesse de la recherche publique, qui
pâtiront de cette réforme du statut des
enseignants-chercheurs.
5) La logique économique de la réforme
On le voit, la logique de cette réforme du statut,
comme celle qui inspire d’ailleurs le LMD, est avant tout
économique. Le nombre d’étudiants, dont les analystes
considéraient qu’il continuerait à décroître
après le climax de 1995, re-augmente depuis deux ans et a
retrouvé son niveau de 1998. Le déficit en termes de
postes est toujours aussi patent : 15 889 008 heures devraient
être assurées en fonction des maquettes, mais les supports
budgétaires ne permettent de réaliser que 12 510 977
heures [8]. La réforme du LMD va réduire
l’offre de formation (en durcissant les conditions d’obtention des
habilitations de masters par rapport aux habilitations des
maîtrises et DEA ou DESS) et l’appauvrir aussi, en poussant
à la mutualisation élargie, au nom d’une
pluridisciplinarité mal comprise. En parallèle, la
réforme du statut des enseignants-chercheurs permettra de faire
basculer une partie d’entre eux, et particulièrement les
maîtres de conférences des disciplines de lettres et
sciences humaines, vers l’étrange statut d’enseignant-chercheur
non chercheur à 288 heures ou 384 heures. Ces dispositions
réduiront le déficit des heures à assurer, le
volume des heures complémentaires, les besoins en création
de postes. Il n’est pas indifférent que cette année, pour
la première fois depuis plus de vingt ans, malgré
l’ampleur du sous-encadrement, aucune création de poste
d’enseignant-chercheur ne soit inscrite dans le projet de loi de
finances pour 2004. Au-delà des conséquences en termes de
dégradation des taux d’encadrement, ce sont aussi les
perspectives d’entrée dans le métier qui vont
singulièrement se réduire, pour les doctorants et les
docteurs actuellement sans poste, malgré la reconnaissance par le
CNU de leurs qualités scientifiques et de leurs
compétences.
6) Le temps de l’action
On le voit, la situation est grave : en l’absence de
mobilisation, ce quasi pré-décret réformant le
statut d’enseignant-chercheur sera pris sans plus de concertation (sauf
le passage, pour avis devant le CNESER et le CTPU).
On en a montré les dangers pour les
enseignants-chercheurs, l’enseignement, la recherche.
Il faut donc réagir dans les semaines qui viennent :
- en diffusant le plus largement possible ces analyses, et le
rapport Belloc, autour de vous
- en écrivant au Président de la République,
avec courrier au Ministre et au professeur Belloc, pour faire part de
votre opposition résolue aux propositions contenues dans ce
rapport
Vous avez toujours la possibilité d'écrire au
Président de la République par voie postale (votre
courrier est alors dispensé d'affranchissement), à
l'adresse suivante :
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
M. le Ministre de l’Education Nationale
Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de
la recherche
110 rue de Grenelle - 75357 Paris cedex 07
Bernard Belloc
Université de Toulouse 1
Place Anatole France
31042 TOULOUSE CEDEX
belloc@univ-tlse1.fr
- en allant à la permanence de votre député
(pour demander qu’il pose une question écrite) et des candidats
têtes de listes aux prochaines élections régionales
(pour leur demander de prendre publiquement position).
- en signant la pétition sur le site http://www.jussieu-en-lutte.ras.eu.org/petition/signer.html
1-
«“ Il n'y a pas de texte déposé” pour
préparer une loi sur l'autonomie des universités a
répété mercredi le ministre de l'Education
nationale Luc Ferry, tout en affirmant qu'il travaille sur «une
série de réformes techniques pour adapter les
universités». Déclaration du 26 novembre 2004. Cf.
« Etudiants. Luc Ferry accuse les altermondialistes ». Le
Nouvel Obs.com. Le journal perm@nent, jeudi 27 novembre 2003.
2- Eric
Espéret, Nouvelle définition des tâches des
enseignants et des enseignants-chercheurs dans l’enseignement
supérieur français, Septembre 2001.
3- Institut Universitaire de France,
cela concerne aujourd’hui moins de 300 personnes.
4- Aujourd’hui, environ 1 enseignant-chercheur sur 5.
5- Le « référentiel »
national que propose Belloc n’indiquerait pour la cotation de ces
activités que des fourchettes horaires.
6- « Dans l’exercice de leur profession, les
enseignants seront confrontés lors des prochaines
décennies à une évolution décisive : les
enseignants et les formateurs deviendront des guides, des tuteurs et des
médiateurs. Leur rôle – un rôle d’une importance
cruciale – est d’aider des apprenants qui prennent le plus possible en
charge leur propre formation ». Commission des Communautés
Européennes, Mémorandum sur l’éducation et la
formation tout au long de la vie, Document reprographié, (30
octobre 2000), opus cité p 16
7- Eric Espéret, dans son rapport de 2001,
évoquait déjà cette transformation du rôle
des enseignants : « Il convient de noter le rôle original
–et nouveau – que les enseignants jouent dans ce dispositif, puisqu’ils
ne font que valider, sans avoir formé préalablement, et
prescrire une formation, si la totalité du diplôme ne peut
être décernée sur la base de l’expérience
», Eric Espéret, Nouvelle définition des
tâches des enseignants et des enseignants-chercheurs dans
l’enseignement supérieur français, Septembre 2001,
Reprographié, opus cité p 25.
8- Cf, Rapport Lachenaud, Sénat, Projet de Loi
de Finances pour 2002.
Pétition
« Nous, enseignants-chercheurs signataires, exigeons :
- que soient immédiatement
déclarées nulles et non avenues les propositions
formulées par le professeur Bernard Belloc dans son rapport au
Ministre remis en octobre ;
- qu’une enquête sérieuse
soit entreprise (sur le mode par exemple des enquêtes budget-temps
) afin d’évaluer la diversité et le poids de nos
tâches ; que cette enquête soit réalisée sur
une année (compte tenu des fluctuations saisonnières) et
tienne compte de la variété des situations en fonction de
l’université, de la discipline ;
- que soit réaffirmée
l’inscription de toutes nos missions dans le cadre du service public
d’enseignement et de recherche ;
- que le déficit en personnels
IATOSS statutaires soit comblé (selon un plan pluriannuel) afin
de stopper cette tendance au transfert de tâches administratives
vers les enseignants, particulièrement observable dans les
universités les plus mal dotées ;
- que le déficit en postes
d’enseignants-chercheurs soit aussi résorbé (plan
pluriannuel de recrutement, là encore) pour assurer un
encadrement pédagogique correct ;
- qu’un référentiel
national des nouvelles missions des enseignants-chercheurs soit
établi avec une cotation également nationale de chacune
d’entre elles en termes d’équivalents TD. Que la prise en charge
par les enseignants-chercheurs de ces nouvelles missions vienne en
déduction de leur obligation de 192 heures d’enseignement
équivalent TD, permettant qu’ils poursuivent dans de bonnes
conditions leur activité de recherche ;
- que des aménagements sous
forme de congés sabbatiques soient prévus pour ceux qui
assurent des responsabilités administratives spécifiques
afin de leur permettre de garder le lien avec la recherche ;
- que la distinction actuelle entre TD
et TP, qui ne subsiste que pour les enseignants-chercheurs, soit abolie.