Extraits du livre "l"Université maltraitée" (Mars 2003)

 de Jean-Hervé Lorenzi, Jean-Jacques Payan (directeur général des enseignements supérieurs et de la recherche)

"Vouloir tout changer brusquement serait voué à l'échec. Mieux vaut compter avec le temps et profiter des circonstances. Elles sont favorables.
En effet, dans les dix prochaines années, près de la moitié des fonctionnaires atteindront l'âge de la retraite, et il est à parier que les responsables politiques, aiguillonnés par le libéralisme dominant en Europe, voudront en profiter pour réduire les effectifs de la fonction publique d'Etat et seront conduit à améliorer sensiblement la rémunération des hauts fonctionnaires pour retenir des gens de qualité à son service. Cette réforme des rémunérations sera sans doute articulée avec celle, inéluctable, des retraites, ces dernières étant plus ou moins rapidement harmonisées pour les fonctionnaires avec celles du secteur privé.
[...]
Le grand mouvement de réforme des retraites créera un bruit de fond social d'une telle intensité qu'un ministre des Enseignements supérieurs et de la Recherche pourra mener, sans craindre des criailleries syndicales devenues inaudibles, une réforme majeure mettant les corps d'administratifs et techniciens en extinction pour les remplacer par des contractuels munis d'une solide convention collective. Il en irait de même pour les maîtres de conférences et les chargés. Nous sommes partagés sur l'opportunité d'étendre cette mesure à tous les universitaires et chercheurs publics ou d'en exempter les professeurs et directeurs de recherche."