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Le refus du Ministre de changer le calendrier sur son projet de
modification de la loi de 1984, a amené les
délégations syndicales
FSU, UNSA, FO, CGT, Sud-Education, SGEN et UNEF à quitter le
CNESER.
Le rassemblement organisé en même temps devant le
Ministère témoigne
de la force et du développement du mouvement dans l'enseignement
supérieur.
Fortes de la mobilisation et de l'union qui marquent cette
journée du
19 mai, l'Intersyndicale réunie après ce CNESER, appelle
à tenir des
Assemblées Générales unitaires, à
développer la riposte à la hauteur
des coups que veut porter le gouvernement contre les retraites, contre
le Service Public d'Enseignement Supérieur et de Recherche. A cet
égard, la préparation de la manifestation nationale du 25
mai doit
permettre d'en assurer un éclatant succès. Les
organisations
syndicales unies décident de se réunir ce mercredi pour
renforcer la
dynamique de la lutte dans l'ensemble des établissements pour le
retrait des projets Ferry et Fillon.
Déclaration intersyndicale lors de la séance
plénière du CNESER du 19
mai 2003
Les élus et les représentants au CNESER des organisations
signataires,
ont pris connaissance du projet de loi sur « l'autonomie des
établissements d'Enseignement Supérieur ».
Ils rappellent leur opposition à la méthode et au
calendrier imposés par le gouvernement qui interdisent toute
analyse et concertation sérieuse sur un texte qui apporterait
des bouleversements fondamentaux pour la vie des universités et
leurs missions dans la société
Ils estiment qu'avec ce projet d'une grande cohérence et
d'inspiration libérale, le Gouvernement s'engage dans
l'éclatement du Service Public d'Enseignement Supérieur
et de Recherche, dans la restructuration régressive de la carte
universitaire, dans la mise en concurrence
généralisée des établissements, dans la
mise en cause des garanties statutaires des personnels.
Ils considèrent que la création des Conseils
d'Orientation Stratégique irait à l'encontre des
exigences démocratiques du fonctionnement des
établissements, et placeraient sous tutelle les conseils des
établissements composés d'élus des personnels et
des étudiants.
Ils jugent très dangereuse la création des Etablissements
Publics de Coopération Universitaire ayant statut de personne
morale de droit public. Ceux-ci fonctionneraient comme des super
collectivités éloignées des usagers et des
personnels et permettraient, grâce à un pilotage
autoritaire du Ministère de restructurer complètement la
carte universitaire, en regroupant les universités de moins de
15 000 étudiants ou en les faisant disparaître en tant
qu'universités de plein exercice.
Ils s'inquiètent de la menace que représenterait
l'extension du statut d'Université de Technologie aux
établissements formant des « cadres supérieurs des
entreprises et des administrations » qui permettraient aux
universités qui le souhaiteraient de sortir du cadre juridique
des EPCSP et d'instaurer une sélection des étudiants
à l'entrée, à l'image de Paris IX-Dauphine. Ainsi
donc on consacrerait l'existence d'universités à deux
vitesses.
Ils s'opposent à la globalisation du budget des
universités car celle-ci permettrait, en particulier, un libre
usage par les équipes de direction de la dotation
budgétaire, y compris pour la gestion des emplois qui ferait
peser un risque considérable sur le statut et l'avenir des
personnels. Outre les transferts de charges importants de l'Etat vers
les établissements que représenterait cette nouvelle
modalité budgétaire pour chacun d'eux, ce sont les
risques d'inégalités entre établissements et entre
régions qui se développeraient remettant en cause
l'unité du Service Public.
Ils refusent les attaques contre les avancées et les aspects
positifs de la loi Savary du 26 janvier 84, en particulier par le
renforcement du pouvoir des Présidents, sans mesures nouvelles
favorisant la démocratie participative dans les
établissements d'Enseignement Supérieur et de Recherche
Ils demandent, devant le caractère dangereux et totalement
inacceptable de ce projet,
son retrait pur et simple et l'ouverture de véritables
négociations avec un calendrier
permettant une concertation de toute la communauté universitaire
et au-delà de la Société, pour une réforme
de la loi Savary qui garantisse le caractère de Service Public
pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche.
SNESUP, SNASUB, SNCS, SNEP, SNES, SNETAP, UNATOS, FSU SNPTES, A&I,
SUP-RECHERCHE, SNIES, SB, UNSA-EDUCATION, FERC SUP CGT, CGT,
SNPREES-FO, SUD EDUCATION, UNEF
Paris, le 19 mai 2003