Paris 13

Alors que les retours LMD se font sanglants dans de nombreux établissements
(cf. ci-après déclaration des élus SNESUP au premier CNESER habilitations),
le ministère reporte encore et encore les retours LMD pour Paris 13.

Alors que l'on peut lire dans le CR du CA P13 du 9 avril: "Monsieur NEUMAN
informe que le ministère devrait transmettre aux universités le retour des
évaluations sur le LMD avant la fin de la semaine prochaine. Il espère que ce
calendrier sera respecté, sachant que les délais de réponse sont très courts."

Depuis cette déclaration du président, un mois aura bientôt passé et toujours
rien !

Les responsables de formations seront probablement ravis d'apprendre que les
délais de réponse sont en train de passer de "très court" à inexistant !

Le ministère aurait-il peur de la réaction de Paris 13 ? Attend t'il que les
étudiants soient en examen ou en vacances ? Est-il entré en négociations
discrètes avec la présidence de P13 ?

En espérant que le CA de vendredi prochain permettra d'éclaircir les choses et
que le président pourra nous expliquer comment préparer la prochaine rentrée
sans savoir de quelles formations le ministère daignera autoriser l'ouverture.

 

Quelques précisions supplémentaires sur les retours LMD:

Pour chaque projet (i.e. mention) l'avis est assorti d'une lettre qui
correspond à une notation lettre à 5 niveaux:

- F comme favorable: c'est tout bon ne changez rien

- A : pas mal, mais selon les cas des modifs plus ou moins importantes peuvent
être demandées

- B : comme Bof ? (je ne sais pas très bien le sens du B, vu qu'à Galilée on
n'en a pas eu... en fait, peut-être que le B n'existe même pas dans la notation
?)

- C : comme "C'est pas gagné", peut éventuellement être assorti de la mention
"navette lourde" (dans ce cas la vous pouvez faire une croix sur vos 3
prochains week-end, puisque, parait-il, nous aurions 3 semaines pour répondre)

- D : comme "même pas en rêve"

Apparemment, il y a déjà des retours sur les licence pro: nous avons eu le
retour pour le seul projet de licence Pro de Galilée (noté D - sans aucun
commentaire).

Pour Galilée ça donne, pour la licence:
- 2 F
- 1 A
- 2 C
- 2 D (licence pro + licence pluridisciplinaire)

et pour les masters:
- 4 A
- 3 C (dont 2 "navettes lourdes")
... je crois qu'il va falloir bosser dur si on veut avoir notre LMD à la 2ème
session !

Quelques constantes apparaissent aussi:
- en licence aucune spécialité ne sera habilitée (sauf pour les Licences de
langue parait-il), je crois que nos collègues de LSHS qui avaient proposé une
Licence mention "Lettres - Langues - Civilisations" avec 8 spécialités doivent
se préparer à passer quelques nuits blanches (mais tout n'est peut-être pas
perdu vu que c'est une licence avec langues).

--> Concrètement, la DES demande de "regrouper" et "mutualiser" toutes les
spécialités, les spécialités pouvant alors réapparaître sous forme de parcours
et d'UE optionnelles, ça n'apparaîtra pas sur le diplôme, mais il faut bien que
le supplément au diplôme serve à quelque chose (c'est vrai que, vu le faible
nombre d'étudiants "mobiles", cela ne serait pas très rentable si le supplément
au diplôme était réservé à la mobilité européenne comme c'est toujours prévu
dans les décrets LMD).

- pour les licences pluridisciplinaires, le commentaire complet de la DES est:
"Avis D - Offre de licence pluridisciplinaire avec deux parcours un parcours
"sciences et technologie" et un parcours "lettres, langues, sciences de
l'homme, du vivant et des sociétés". Cette offre est essentiellement dédiée à
la préparation du concours de professorat des écoles. Elle n'est pas acceptable
en l'état et doit apparaître sous forme de parcours dans des mentions des
domaines correspondants."

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Déclaration des élus SNESUP au CNESER du 27 avril

 

Aujourd'hui s'ouvre la première séance du CNESER consacrée à l'examen des
demandes d'habilitation des diplômes présentées par les universités dans le
cadre de la mise en place du LMD.

Les conditions de l'élaboration des dossiers d'habilitation et du dialogue
entre le ministère et les établissements ont suscité chez nos collègues
inquiétude et mécontentement, en particulier du fait de l'absence d'orientation
cohérente donnée par la DES pour l'élaboration des dossiers, de l'absence
d'indications claires quant aux critères retenus par les différents experts
pour leur évaluation .

Les avis de la DES ont été transmis aux universités et aux collègues dans des
conditions inacceptables, selon un calendrier imposant de répondre aux critiques
dans l'urgence, souvent pendant la période de congé.

De plus, l'accès aux dossiers par les membres du CNESER n'a été possible que
quelques jours avant sa réunion.

Ces inquiétudes sont renforcées du fait que de nombreux avis font apparaître
des menaces sur des secteurs entiers d'enseignement et de recherche (sociologie,
sciences du langage, par exemple), sur des équipes de recherche qui voient
leur existence condamnée sous prétexte de taille sous critique, avec la
conséquence corrélative de disparitions de formations. De nombreux projets
sont mis en péril du fait de l'exigence par la DES de regroupements abusifs
d'enseignements, et des menaces qui pèsent sur les formations et filières
pluridisciplinaires (notamment les IUP, les STAPS).

De fait, les questions posées par le SNESUP dès le vote des arrêtés « LMD »
en 2002 sont toujours d'actualité :

- l'absence de cadrage national des formations et des diplômes met en cause
leur reconnaissance et leur valeur nationales, hypothèque la cohérence globale
du système de formation sur l'ensemble du territoire, rend difficile la
lisibilité et la comparabilité des diplômes nécessaires à la mobilité des
étudiants.

- la logique concurrentielle entre établissements est renforcée, au détriment
des coopérations qui devraient au contraire assurer l'unité du service public,
à l'inverse d'une véritable harmonisation tant nationale qu'internationale.

- la coupure entre un « 1er cycle » Licence, dit « de proximité et d'accueil »
par le ministre F. FILLON et un « 2d cycle » Master, dit « d'attractivité »,
aggraverait la sélection après la licence, mettrait en cause le lien
enseignement recherche pourtant consubstantiel aux formations universitaires à
tous les niveaux, et risquerait de cantonner un certain nombre d'établissements
au niveau du « 1er cycle ». A l'inverse, l'enseignement supérieur devrait avoir
pour ambition d'amener l'ensemble des étudiants au plus haut niveau.

Aujourd'hui, le CNESER est appelé à donner son avis sur des diplômes pour
lesquels on nous propose une habilitation « établissement par établissement »,
sans lien entre eux, à l'opposé d'une véritable habilitation nationale.
Au contraire le CNESER devrait avoir une appréhension globale des formations,
par grands secteurs scientifiques, et selon une répartition géographique
équilibrée. Il devrait pouvoir réfléchir à des questions comme celle des
formations professionnelles, des formations pluridisciplinaires, des modalités
de préparation aux concours nationaux, etc., il devrait élaborer un référentiel
national des formations et des diplômes, au terme d'un débat collectif et par
la mutualisation critique des propositions et des projets.

Toutes ces considérations motivent notre demande au Ministre de mesures de
report des habilitations LMD en 2004, de reconduction pour l'année
universitaire 2004/05 des habilitations en cours sans exclure toutefois
l'habilitation de projets innovants présentés au CNESER, et notre proposition
d'une conférence nationale pour construire avec la communauté universitaire
les références nationales qui s'imposent afin d'assurer le développement
harmonieux et l'égale qualité et reconnaissance des formations et des diplômes.