Limoges
 C'est en Lettres et Sciences Humaines, là encore, que les retours des
  maquettes LMD sont les plus défavorables: la plus grosse composante de
  l'université avec 3429 étudiants sur 13670 pour l'ensemble est la plus mal
  lotie. Pas au niveau du "L" mais au niveau du "M" confirmant que le projet
  du ministère est aussi, en rationnant l'offre des universités de "proximité"
  de limiter le nombre des étudiants qui poursuivent au delà de la licence. La
  faculté de Lettres avait pourtant fait de très gros efforts de mutualisation
  en ne présentant au ministère que deux masters, un dans le champ Lettres
  Langues, l'autre dans le champ Sciences Humaines, là où par exemple le Droit
  et les Sciences Economiques avaient demandé , eux, et ont obtenu quatre
  masters avec un effectif d'étudiants d'un tiers plus réduit ( 2257 contre
3429).
Mutualisation des enseignements à des fins d'économie, indépendamment
  du caractère effectivement transversal des enseignements ainsi mutualisés.
  La mutualisation a eu aussi pour conséquence de masquer les affichages
  disciplinaires: par exemple, les sciences de l'éducation, présentes à
  Limoges en licence et maîtrise (mais effectivement pas au-delà) disparaissant derrière
  l'intitulé "études francophones". Mais cette bonne volonté n'a pas été jugée
  suffisante par le Ministère: deux masters avaient été demandés, mais avec
  chaque fois des mentions disciplinaires: le ministère a ravalé les
  disciplines au rang inférieur de "spécialités", et a refusé la "spécialité"
à la sociologie, malgré le nombre très important des étudiants ( 70 en
licence pour une filière créée il y a quatre ans) au prétexte qu'il
s'agissait d'une "création" (dans les disciplines juridiques et économiques
des spécialités ont été acceptées). Pour les responsables de la faculté, il
n'y aurait que ce point noir, le déclassement des disciplines de la mention
à la spécialité n'étant pas jugé finalement négativement (avec l'argument
angélique selon lequel, pour les employeurs, ce qui compte ce n'est pas
l'intitulé mais ce que l'on a fait réellement, le sujet de son mémoire de
master...). Pendant les trois semaines de grève étudiante à la faculté de
lettres (en mars/avril), face aux inquiétudes des étudiants, le propos se
voulait rassurant. Il a ainsi été dit que la faculté des lettres avait été,
excepté pour la sociologie, plutôt bien traitée par le ministère. On
semble se satisfaire ici des deux masters finalement obtenus: le premier
mention "Textes, Langues, Cultures", le second mention, "Territoires,
Pouvoirs, Patrimoines, Cultures", sur le mode de la nécessité faite vertu,
autour de trois arguments:
- cela aurait pu être pire, regardez ce qui s'est passé ailleurs !
- de toute façon grâce au LMD, on gagne en indépendance, puisque dans un
certain nombre de disciplines, comme par exemple en Histoire ou en
Géographie, on a désormais des masters vraiment limougeauds alors que
jusqu'à présent, des DEA étaient délivrés avec d'autres universités
(Poitiers, Clermont-Ferrand), sur le mode du double ou triple sceau
- et ce qui compte c'est le fond: il suffira d'aller rechercher dans
l'annexe descriptive au diplôme la couleur disciplinaire du master
On peut craindre pourtant que nombre d'étudiants de licence partent vers
  les universités voisines ou interrompent leur cursus. Un étudiant
  poursuivant par exemple des études d'anglais en master, n'aura finalement
  sur le titre qui lui sera délivré que des stipulations très générales 
  "Textes, langues, cultures" pour la mention, "langues, littératures et
  civilisations" pour la spécialité, ce qui signifie qu'à ce stade, on ne
  connaîtra pas la langue parlée. Penser que les diplômes pourront encore être
  nationaux alors qu'au même moment d'autres universités, plus grandes,
  délivreront des masters mention "anglais" ou au moins spécialité "anglais",
  témoigne de la force de la croyance que génère le LMD !